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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

t-elle un jour à son frère (1). C’est le pire des métiers quand on n’y brille pas ; et encore quels dégoûts l’entourentet flótrissent la vraie gloire qu’il présente ! Talma luimême, ce colosse de talent, ce prodige qui fait l’admiration et l’envie de ceux qui le suivent dans son art, n’est-il pas en butte à mille soucis de toute espèce ? Voici un passage d’une élégie que j’ai faite sur quelquesuns de mes malheurs. » (Elle s’adresse A Délie). (2)

Le monde où vous régnez me repoussa toujours. Il méconnut mon âme à la fois douce et fière, Et d’un froid préjugé l’invincible barrière Au froid isolement condamna mes beaux jours. L’infortune m’ouvrit le temple de Thalie, L’espoir m’y prodigus ses rianles erreurs ; Mais je sentis parfois couler mes pleurs Sous le bandeau de la Folie. Dans ces jours ou l’esprit nous apprend à charmer, Le cour doit apprendre à se taire ; El lorsque tout nous ordonne de plaire, Tout nous défend d’aimer. OL ! des erreurs du monde incxplicable exemple, Charmante Muse, objet de mépris el d’amour, Le soir on vous honore au temple Et l’on vous dédaigne au grand jour… (1) 15 novembre 1817. (2) L’élégie a été publiée dans les Œuvres de Marceline (1, 61). Celle lettre inédite nous en donne la date.