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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

mais il y a de l’esprit et de l’âme dans son jeu. Malheureusement, le répertoire de l’Odéon ne peut pas offrir beaucoup de développement à son genre, et elle ne fait rien pour réparer ce malheur. Elle a peu de zèle et jamais de complaisance. Elle pourrait se rendre plus utile en jouant des mères et il a fallu presque des menaces pour la forcer à jouer dans la Querelle des frères, ct, après y avoir obtenu quelque succès, elle a quitté le rôle. Non seulement elle ne veut pas jouer les mères, mais elle élude même de jouer leaucoup de premiers rôles. Elle a des rhumes pour telle pièce et n’en a pas pour tolle autre. Si elle était aussi nécessaire au répertoire que M. Clozel, elle nous tyranniserait bien davantage… » En sommc, Délia finit par avoir si souvent des rhumes que ses co-sociétaires s’effor. cèrent par tous les moyens de l’évincer de l’Odéon. Mais elle se défendit : elle était fort appuyée au ministère… Enfin, en 1822, on la mit définitivement à la retraite avec une pension de 1.750 francs. Elle joua encore à la Porte-Saint-Martin, puis à Londres où « un lord immensément riche » la protégea, puis au Vaudeville en 1825 et 1826 ; après quoi je ne sais ce qu’elle devint. En 1829, elle touche encore sa pension. (1) (1) Archives nationales, 03 1599.