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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

teaubriand avait l’âme fort triste, et c’est pourquoi il passait une partie de ses jours dans la hune ct ses nuits sur le tillac. « roulé dans son manteau ». Pourtant il employait le reste de son temps à noter soigneusement ses observations sur les mœurs des marins et les contenances de ses compagnons de voyage, parmi lesquels il n’est même pas défendu de croire qu’il distinguait quelqu’une de ces émouvantes créoles, dont il s’est apparemment ressouvenu en rythmant cette phrase délicieuse : « Quand vont et viennent ces jeunes femmes nées du sang anglais et du sang indien, qui joignent à la beauté de Clarisse la délicatesse de Sacontala, alors se forment des chaines que nouent et dénouent les vents parfumés de Ceylan, douces comme cui, comme eux légères (1). » Mais, lorsqu’elle traversa l’Atlantique, la petite Marceline n’éprouvait point la même tristesse que René, et c’est pourquoi elle ne nous a jamais raconté son voyage dans ses livres, sinon dans ces quelques lignes de l’Atelier d’un peintre : (2) (1) Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe. éd. Biré, I, page 333.

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