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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

fait le point : il y a tant de lieues gagnées en bonnc route… Le sablc des sabliers passe mal : on aura de la pluic. On a remarqué des procellaria dans le sillage du vaisseau

on essuicra un grain. Des poissons

volants se sont montrés au Sud : lc temps va se calmer. Une éclaircie s’est formée à l’Ouest dans les nuages : c’est le pied du vent ; demain Ic vent soufflera de ce côté… » Mais la grande distraction du voyage, c’est le traditionnel baptème de la Ligne, que tous doivent recevoir quand on passe sous le tropique. Longtemps à l’avance, les passagers s’en inquiètent et l’équipage s’en réjouit. « Tropique et hydropique sont synonymes pour les matelots. Le bonhomme Tropique a donc une bedaine énorme ; il est vêtu, lors même qu’il est sous son tropique, de toutes les peaux de moutons et de toutes les jaquettes fourrées de l’équipage. Il se tient accroupi dans la grande hune, poussant de temps en temps des mugissements. Chacun le regarde d’en bas ; il commence à descendre le long des haubans, pesant comme un ours, trébuchant comme Silènc. En mettant le pied sur le pont, il pousse de nouveaux mugissements, bondit, saisit un seau, le remplit 3