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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

ment inspiré que Mme Desbordes-Valmore. L’amour et la douleur font résonner son âme comme une lyre, et elle n’a jamais rien écrit qui vaille qu’en laissant lamenter sa passion et son chagrin. Elle est absolument dénuée d’imagination romanesque et incapable d’inventer et d’ordonner un récit ; si vous tenez à vous en convaincre, lisez ses romans et ses nouvelles. Au surplus, elle n’est pas, mais pas du tout, comme MM. de Goncourt, de ceux pour qui « le monde extérieur existe ». C’est même curieux. Ainsi, elle est allée aux Antilles ; elle y a vu la fin d’une révolution, des créoles traîtres, des noirs brutaux, qui ont assassiné un de ses parents ; qu’a-t-elle fait de tout cela ? Voici : 1° une nouvelle, Sarah (1), qui est une histoire de saints esclaves, de bons nègres, dévoués à leurs maitres au point de se sacrifier pour leur sauver la vie ; 2° une romance, le Réveil créole : Sur ce lit de roseaux puis-je dormir encore ? Je sens l’air embaumé courir autour de toi. Ta bouche est une fleur dont le parfum dévore ; Approche, ô mon trésor, et ne brûle que moi. Eveille, éveille-toi !… (1) La troisième des Veillées des Antilles.