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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Paganini », se tirait à son honneur de cette fonction officielle. Il était d’ailleurs l’auteur d’un des poèmes (1) ; et puisque aussi bien sa réputation littéraire n’a rien à perdre, je ne vois point de raison pour vous priver de ses vers, à qui l’on ne pourra certes pas reprocher d’être ennuyeur : A PAGANINI

D’où s’échappe la voix frémissante et cachée Qui vibre dans tes doigts ? Est-ce une voix de fée ? Dis-nous ? Est-ce un cour d’homme aux pleurs harmonieux ?

Un sourire de femme égaré vers les cieux ? Ce coloris des sons, fascinante merveille, Semble créer pour nous le prisme de l’oreillc. Le cœur bat, l’âme écoute et meurt de les accens, L’ivresse à flots pressés ruisselle dans nos sens. Si ton rapide arcliet, de ses ailes de flamme, Vole comme l’éclair sur tes brillantes gammes, Jetant des notes d’or dans un sillon de feu, N’est-ce pas qu’en fon sein vienl s’agiler un dicu ? De la divinité, toi, vivanto étincelle, Toi seul prouverais l’âme et sa source immortelle ; Quand ton génie altier sait, d’un sublime écart, Renverser à tes pieds les barrières de l’art, On dirait, sous ta corde, el sans frein et sans règle, Un nid de rossignols couré par des yeux d’aigle !… (2) (1) L’autre pièce était signée Adolphe Letanneur. (2) Mme Desbordes-Valmore composa également, à l’occasion des concerts de Paganini, une pièce que