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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

bornet par-dessus les ponts, et il jouera tout à mervcille. Sa retenue était son ennemi, et tant qu’il se livrera au pathétique de la situation, je lui promets des applaudissements ». Si Marceline lui montra cette lettre (mais c’est douteux), Valmore dut prononcer quelques paroles amères et désabusées sur la décadence du goût en matière de théâtre. Car il ne lui semblait pas qu’il fût utile, ni même convenable, pour jouer la tragédie de « jeter son bonnet par-dessus les ponts ». Il pensait au contraire qu’on devait respecter les traditions, accomplir les jeux de scène consacrés et faire tous les gestes d’usage. Aussi Marceline écrivait-elle en 1836 à son amie intime, Paulinc Duchambge : « Valmore a rêvé de solliciter l’Odéon, s’il se rouvrc… Ce serait comme administrateur qu’il voudrait ce théâtre, et je t’avoue que j’aimerais mieux présentement pour lui cette carrière que celle d’acteur, car son genre est perdu en province (1). » Un acteur démodo cn 1836 —-— et en province ! —— jo vous laisse à penser comment il pouvait (1) 17 octobre 1836.