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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

les vrais romantiques, quand ils traitent de leurs sentiments, s’expriment à la fois avec un sérieux excessif et une conviction merveilleuse, et Mme Desbordes-Valmore eût inventé le romantisme plutôt que de s’en passer.) Donc, elle adorait son pays natal, et elle n’oublia jamais le patois qu’elle parlait « quand j’étos une liote bringande », disaitelle (1). Trois ans avant sa mort, la vieille dame de soixante et onze ans qu’elle était devenue se remémorait avec un attendrissement que tout le monde, d’ailleurs, comprendra sans peine, le temps lointain où clle allait en jupe courte faire pèlerinage à Notre-Dame des Affligés, et où les bonnes femmes de Douai l’appelaient : « Chère petite No’Dame. » (2)

Maison de la naissance, ô nid, doux coin du mondel O premier univers où nos pas ont tourné ! Je m’en irais aveugle et sans guide à ta porte, Toucher le berceau nu qui daigna me nourrir. (1) M. Benjamin livière a publié Trois poésies en palois de Marceline Desbordes-Valmore (Douai, 1896), dont la première est de 1827 et la dernière de 1849. (2) Lettre & Adèle Desloges (Pongin, pago 355).