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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

épris de Marceline. Quoi qu’il en soit, il ne gagna sur elle aucun avantage, comme le montre la seconde lettre qu’elle lui écrivit : « Bruxelles, 1877. Monsieur, j’ai pris, dites-vous, votre limidité pour de la fierté. Vous avez pris ma tristesse pour du dédain. Nous nous sommes trompés mutuellement. Comment pourrail-on dédaigner quelqu’un que l’on a appris à estimer depuis longtemps ? Mais pourquoi vous excuser avec moi ? Quel reproche ai-je fail ? Quel moliſ et quel droit pouvais-je en avoir ? « Vous avez la bonté d’attacher quelque prix à mon opinion, et vous voulez la connaître. Eh bien, Monsieur, la voici : je vous crois Coules les qualités d’un honnête homme, jointes aux penchants de votre âge. « Toute ma pensée vous est connue à présent. Ne vous blessez donc plus d’une réserve naturelle aux personnes malheureuses. Ne l’attribuez jamais au dédain, s’il est vrai que vous l’ayez pensé, ct croyez que dans lous les temps de ma vic ce serait un bonheur pour moi de vous prouver, autrement que par ma gaîté, l’estime particulière que je me plais à porter à votre famille, et à vous, Monsieur, « N’est-ce pas là tout ce que vous désirez savoir ?

« Vous devez être assuré présenlement que personne n’est plus sincèrement que moi votre humble servante.

M. DESBORDES. >>