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LE SAINT GRAAL

en terre et qu’on leur rende les honneurs qui leur sont dus.

— Et vous, murmura Lionel, ne resterez-vous ici jusqu’à ce qu’ils soient ensevelis ?

— Non. Je vais au rivage de la mer, où je sais que quelqu’un m’attend.

Là-dessus, Bohor enfourcha son destrier et s’en fut. Et il chevaucha tant qu’il arriva au bord de la mer. Et là il vit une nef, la plus haute et la plus riche qui ait jamais été, sur laquelle Perceval le Gallois lui faisait signe de monter. Il y entra après s’être recommandé à Jésus-Christ ; mais, à son grand regret, il n’eut pas le loisir d’y faire passer son cheval : à peine y eut-il mis le pied, le vent frappa les voiles et la nef cingla vers la haute mer, légère comme l’émerillon volant sur sa proie. Mais le conte laisse maintenant cette nef et retourne à Galaad, le bon chevalier.


XIX


Après avoir quitté le châtel aux Pucelles, il mit à fin maintes aventures dont le conte ne dit mot ; mais c’est qu’il y aurait trop à faire si l’on voulait les narrer l’une après l’autre. Un jour, dans un tournoi, il rencontra mon-