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ÉCLAIRCISSEMENT

J’avoue volontiers qu’un peu partout j’ai ainsi transposé librement les péripéties, donné à l’un ce que les sources attribuaient à l’autre, confondu les personnages et les scènes qui étaient dédoublés selon la méthode chère aux interminables conteurs de ce temps (à moins, toutefois, qu’il ne me semblât bon de les conserver tels), introduit même quelques chansons et poèmes étrangers au cycle de la Table ronde, emprunté des détails à différents ouvrages contemporains, ravivé de mon mieux les couleurs, souvent changé tout à fait le dessin, voire çà et là un peu ajouté de mon cru, enfin mêlé les matières de tant de récits divers et contradictoires, fondu, et, comme on dit, « repensé » le tout.

C’est pourquoi l’on m’excusera si je n’indique pas ici mes sources chapitre par chapitre : parfois j’ai traduit d’assez près un morceau qui me semblait agréable, ailleurs c’est une dizaine d’ouvrages qu’il me faudrait citer au bas d’une seule page. Même, en serais-je capable, quand j’ai tout simplement raconté de mémoire (et je n’en ai pas beaucoup) ce qui de mes lectures diverses m’était resté dans l’esprit ? Je me contenterai donc de dire que j’ai utilisé tous les divers auteurs que j’ai cités plus haut[1], de Gaufrey de Monmouth jusqu’à l’abrégé de 1591, ou plutôt (car cet abrégé est très

  1. Sauf Malory toutefois, et Wolfram d’Eschenbach qui a été traduit en français, mais dont le ton paraît si différent et l’ouvrage si ennuyeux, que j’ai préféré le laisser de côté.