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LA GRANDE OMBRE

pucelles, qui sont pures et nettes autant que fleurs de lys qui n’ont senti la chaleur du jour. Maintenant, prends cette route, à droite, devant toi.

Là-dessus, les enfants disparurent, et avec eux le chêne et la croix. Et Galaad se demandait s’il n’avait pas été trompé par l’Ennemi, lorsqu’une grande ombre passa et repassa devant lui plus de sept fois : il se signa, sentant son cheval trembler de peur sous lui, et tout aussitôt une Voix sortit de l’ombre et lui enjoignit de croire les enfants. Alors il prit la route qui lui était assignée.

Mais le conte laisse pour un moment de parler de lui, voulant dire ce qui advint à Perceval le Gallois, après qu’il se fut séparé de ses compagnons à la Croix Vagan.


VII


Un jour, son cheval, qui marchait depuis le matin, mit le pied dans un trou et tomba si malheureusement, tant il était recru, qu’il se rompit le cou. Perceval se releva meurtri, mais sans grand mal, et reprit son chemin à pied. Il alla ainsi jusqu’à la nuit, et comme il se sentait très las, et qu’il ne voyait ni abri ni