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Lorsque les barbares germains débarquèrent en Grande-Bretagne au cinquième siècle, ils s’y heurtèrent à la population celte, jadis romanisée d’une façon assez superficielle, et christianisée vers l’an 300, mais dont, au total, la civilisation n’était pas très supérieure à celle des envahisseurs. Après des luttes sanglantes, ceux-ci asservirent les Bretons ou bien les repoussèrent au delà de la mer : il n’en demeura qui fussent indépendants sinon dans la Cornouaille, le pays de Galles, le Lancashire, l’Écosse, et dans l’Armorique de Gaule. Il y eut des luttes longues et acharnées : les populations celtiques, conduites par le « vortigern, duc des Bretons », puis par un chef légendaire, Artus, dont parlent les traditions, mais dont on ne saurait assurer qu’il a existé, combattirent pied à pied les Jutes, les Angles et les Saxons païens (les « Saines », comme on disait au moyen âge), commandés par Hengist, Horsa, Aella et ses trois fils, Port et ses deux enfants. Tout cela nous est connu (fort mal) grâce aux chroniques de Gildas qui écrivait aux environs de 540, de Bede (731) et quelques autres dont celle de « Nennius », composée au neuvième siècle, qui parle d’Artus.