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LE SAINT GRAAL

car mes frères et moi, nous ne vous assurons que de la mort.

— Comment ? Voulez-vous jouter contre moi tous les sept à la fois ?

Déjà ils s’élançaient, et leurs sept lances heurtèrent ensemble son écu sans l’ébranler sur sa selle, mais si rudement qu’ils arrêtèrent net son cheval. Pour lui, il abattit celui auquel il s’était adressé ; puis il fit briller son épée et courut sus aux autres, frappant de telle force qu’il n’était d’armure qui pût garantir de ses coups. Ainsi dura la mêlée, et tant que les sept frères, qui étaient pourtant d’une grande prouesse, se trouvèrent si las et mal en point qu’ils ne pouvaient presque plus se défendre. Galaad, au contraire, était aussi frais qu’en commençant, car l’histoire du Graal témoigne qu’on ne le vit jamais fatigué pour travail de chevalerie qu’il eût fait. En sorte que les sept chevaliers, voyant qu’ils ne pouvaient plus durer contre lui, ils s’enfuirent. Et sachez qu’il ne les poursuivit point.

Quand il fut entré dans le château, il y vit errer des pucelles en si grand nombre qu’il n’aurait su les compter. Et, toutes, elles étaient pareillement vêtues de camelot noir et voilées de lin blanc.

— Sire, disaient-elles, soyez le bienvenu, car nous vous avons longtemps attendu ! Dieu soit béni, qui vous a conduit ici ! On doit comparer