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SONGE DU ROI

Ce disant, il haussa l’épée et abattit mort le seigneur de Beloc. Et le lendemain, il repartit avec ses compagnons, emportant le corps de la dame avec celui de monseigneur Gauvain. Et ils chevauchèrent tant qu’ils arrivèrent enfin à Camaaloth, où les deux morts furent enterrés comme ils l’avaient souhaité de leur vivant. Mais le conte à présent retourne au roi Artus.


XXXVI


Le soir, à Douvres, comme il dormait dans son lit, il crut voir son neveu Gauvain venir à lui, plus beau qu’il ne l’avait jamais connu et suivi d’une foule de pauvres gens qui tous criaient :

— Roi Artus, nous avons conquis l’entrée de la maison de Dieu pour ton neveu, à cause du bien qu’il nous a fait de son vivant ! Agis comme lui et tu feras que sage !

Cependant messire Gauvain approchait du roi et lui disait, après l’avoir accolé :

— Sire, gardez-vous de combattre Mordret de votre corps, car vous seriez par lui blessé à mort !

— Dussé-je en périr, beau neveu, je le combattrai, répondait le roi, car je serais recréant