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LE CHÂTEL AUX PUCELLES

ches comme neige neigée ; puis il s’évanouit. Et Galaad reçut de la sorte son écu.


VI


Quelques jours plus tard, il parvint au sommet d’un coteau. C’était, par un matin d’été, quand l’alouette s’amuse à crier à voix pure. Le temps était beau et clair, le jour resplendissait : le chevalier s’arrêta à écouter le merle et la pie, et, comme il regardait la plaine alentour, il aperçut, au pied de la colline, un fort château entouré d’une rivière grosse et rapide. Il se mit en devoir de s’y rendre ; mais, lorsqu’il en approcha, sept demoiselles très bien voilées vinrent à sa rencontre.

— Sire chevalier, dit l’une d’elles, ignorez-vous que cette rivière est l’Averne et cette forteresse le châtel aux Pucelles ? Sachez que toute pitié en est absente. Vous feriez mieux de retourner sur vos pas, car ici vous ne récolteriez que honte.

À cela Galaad ne répondit mot ; mais il s’assura que rien ne manquait à ses armes, et continua d’avancer à grande allure. Alors sept chevaliers sortirent du château.

— Gardez-vous de nous, lui cria l’un d’eux,