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LA MORT D’ARTUS

meilleur des chevaliers et le plus courtois.

Là-dessus, Lancelot sortit du champ et revint vers les siens.

— Que faites-vous, beau sire ? lui cria Hector quand il approcha. Laisserez-vous échapper votre ennemi mortel qui vous appela de trahison ? Il vous eût bien fait mourir, s’il l’avait pu ! Retournez, beau sire, et coupez-lui le cou : ainsi notre guerre sera finie.

— Dieu m’aide ! j’aimerais mieux d’avoir reçu un coup de lance par la poitrine que d’occire un si prud’homme !

— Tant pis ! dit le roi Lionel. Je crois que vous vous repentirez de votre débonnaireté.


XXXII


Quand Lancelot fut revenu au palais de Gannes et que les médecins eurent regardé ses plaies, ils s’émerveillèrent qu’il ne fût pas mort. Cependant ceux de Logres couraient relever monseigneur Gauvain qui ne pouvait plus se soutenir et ils le ramenaient dans la tente du roi, qui lui dit en pleurant de pitié :

— Beau neveu, votre folie vous a tué, et c’est grand dommage, car il ne sortira jamais de notre lignage un aussi bon chevalier que vous.