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SIÈGE DE GANNES

Là-dessus, les maîtres mariniers firent tendre les voiles, que la brise frappa, et les nefs gaillardes gagnèrent la haute mer. Or, les vents furent si bons, si forts et si favorables qu’elles atteignirent saines et sauves le rivage de la Gaule, où les chevaliers débarquèrent après avoir remercié Dieu. Puis, tandis que les valets mettaient à terre les harnais et les chevaux et dressaient les tentes, le roi tint conseil avec ses barons.

— Sire, dit messire Gauvain, allons droit à la cité de Gannes où le roi Hector et le roi Lionel demeurent avec Lancelot.

— Par Dieu, messire Gauvain, c’est folie ! fit le roi Carados Biébras. Il nous faut auparavant détruire les forts châteaux de ce pays, que Lancelot a fait nouvellement réparer et qui sont très bien garnis.

— Lancelot et ses hommes n’oseront pas sortir de leurs forteresses, répondit messire Gauvain.

— Allons donc assiéger Gannes, puisque vous le voulez, dit le roi.


XXVIII


Or, quand Lancelot et ses gens apprirent que le roi Artus approchait de la cité avec son armée, ils résolurent de l’attaquer avant qu’il