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LA MORT D’ARTUS

Elle le recommanda à Jésus-Christ Notre Sauveur. Et aussitôt il sortit, se rua sur les assaillants comme une tempête, abattit le premier qu’il frappa, coupa d’un entre-deux le poing au deuxième, fendit en se retournant les narines et le visage du troisième jusqu’aux oreilles, si bien que les autres s’enfuirent en désordre. Ainsi s’échappa-t-il du palais et regagna son hôtel, où Lionel et Hector l’attendaient en grande inquiétude. Et deux heures plus tard, les malles troussées sur les sommiers, il quittait la ville avec toute sa gent qui ne comptait pas moins de vingt-huit chevaliers preux et hardis. Mais le conte se tait maintenant de lui, voulant traiter de ce qui advint lorsque Agravain et Mordret, les deux frères de monseigneur Gauvain, se furent emparés de la reine.


XVIII


Ils lui firent grand’honte et l’humilièrent plus qu’ils n’eussent dû, car elle pleurait si fort que d’autres que ces félons en eussent eu pitié. À none, le roi revint du bois et, au moment qu’il mettait pied à terre dans la cour, on lui apprit que la reine avait été surprise avec Lancelot ; ah ! il en fut plus dolent qu’on ne saurait