Page:Boulenger - Romans de la table ronde IV, 1923.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.
130
LA MORT D’ARTUS


Car telle était la coutume de la Table ronde, qu’on inscrivait sur la tombe des compagnons leur nom et comment ils étaient morts.


XII


Trois jours plus tard, Mador de la Porte arriva à la cour. On le savait de grand cœur, et il n’y eut personne assez hardie pour lui donner des nouvelles de Gaheris, qu’il aimait de bon amour et comme un frère doit aimer son frère. Un matin, cependant, qu’il était allé à Saint-Étienne entendre la messe, il aperçut une tombe nouvelle et s’en approcha ; ah ! quand il eut lu les lettres qui y étaient inscrites, c’est alors que vous eussiez pu voir un homme ébahi et éperdu ! il ne pouvait croire que ce fût vrai ! En se retournant, il avisa un chevalier d’Écosse qui le regardait et le conjura de répondre à ce qu’il lui demanderait.

— Mador, fit l’autre, je sais bien ce que vous voulez me demander. Il est vrai que la reine a occis votre frère, comme l’écrit le raconte.

— Je le vengerai selon mon pouvoir ! s’écria Mador.

Et il se rendit sur-le-champ dans la salle où le roi Artus était à son haut manger, et là il dit