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LA MORT D’ARTUS

connaître le chevalier qui me la fit et le retrouver en quelque tournoi, il sentira que mon épée est capable de trancher un haubert d’acier !

À ces mots, Hector se mit à rire et à battre des mains, et il dit à Lionel :

— On verra donc comment vous vous comporterez, car celui à qui vous aurez affaire n’est pas le plus couard du monde !

— Hélas ! beau sire, dit à son cousin Lionel tout dolent, vous étiez déguisé en nouveau chevalier, vous qui avez porté les armes durant plus de vingt-cinq ans, de sorte que je ne vous avais pas reconnu !

Lancelot répondit à Lionel que, du moment qu’il en était ainsi, il ne lui savait pas mauvais gré de la blessure qu’il avait reçue.

— Beau sire, fit alors Hector, sachez que vous m’avez fait éprouver l’acier de votre lance à un moment où je ne le désirais nullement !

Ainsi causant à grande joie du tournoi de Winchester et d’autres choses, ils demeurèrent chez la tante des deux chevaliers d’Escalot toute la semaine, tant qu’enfin Lancelot se trouva guéri. Alors il voulut regagner la cour, car Lionel n’avait pas osé lui répéter les cruelles paroles que la reine avait dites de lui. Mais le conte retourne maintenant au roi Artus.