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LANCELOT ET SON LIGNAGE

leur seigneur. Le vavasseur les hébergea et, quand ils entrèrent dans la chambre où était pendu l’écu de Lancelot, ils le reconnurent très bien : c’était le dernier qu’on lui eût fait faire.

— Bel hôte, dit Lionel, je vous conjure par ce que vous aimez le mieux de nous apprendre où se trouve présentement le chevalier qui laissa céans cet écu. Et si vous ne voulez nous le dire pour nos prières, assurez-vous que nous vous combattrons et nuirons autant que nous pourrons.

— Si c’est pour son bien que vous le cherchez, je vous enseignerai où il est. Autrement, nulle menace ne m’y contraindra.

— Par tout ce que je tiens de Dieu, je vous jure que nous sommes ceux qui l’aiment le plus au monde !

Alors le vavasseur leur apprit qu’il était chez sa sœur, non loin de Winchester. Et le lendemain il leur donna pour les conduire son fils aîné, de manière que le soir même ils arrivèrent au manoir de la dame.

Quand il les vit entrer dans la cour, ne demandez pas si Lancelot fut joyeux ! Il courut les accoler, car il pouvait marcher assez bien, mais non pas encore chevaucher. Et ils lui demandèrent s’il serait bientôt rétabli.

— Prochainement, répondit-il, s’il plaît à Dieu. Mais la plaie était si profonde que j’ai été longtemps en péril de mort ; et si je puis