Page:Boulenger - Romans de la table ronde III, 1922.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
LE CHEVALIER À LA CHARRETTE

XII


Le lendemain, au lever du jour, il y avait si grande presse pour voir le combat qu’on n’y eût pu tourner son pied.

Lancelot fut entendre la messe tout armé, hors la tête et les mains. Puis il laça son bon heaume de Poitiers et vint réclamer au roi sa bataille.

— Sire chevalier, vous l’aurez, dit celui-ci, et je vous promets que nul ne vous forcera de vous faire connaître. Pourtant je vous prie, par tout ce que vous aimez, d’ôter votre heaume.

Lancelot se découvrit et, sitôt que le roi le vit, il le reconnut à grande joie. Il l’embrassa et lui souhaita la bienvenue, heureux de s’assurer qu’il n’était pas mort, comme le bruit en avait couru ; mais il ne lui souffla mot de la fin de Galehaut pour ne point le peiner.

Il le conduisit sur la place devant le château, qui était grande et large, et là il exhorta encore son fils à céder la reine Guenièvre et les prisonniers ; mais Méléagant ne voulut rien entendre. Alors le roi recommanda aux deux champions de ne pas attaquer avant le signal ; puis il monta dans la tour, où il trouva la reine