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LE PONT DE L’ÉPÉE

taine que ce soit lui, mais je pense que c’est lui plutôt qu’un autre, et je le voudrais, car je me fierais à son bras plus volontiers qu’à celui de personne : vous savez qu’il est bon chevalier ! Et quel que soit celui-là, pour Dieu et pour votre honneur, protégez-le comme c’est votre devoir.

— Dame, je le ferai, dit le roi.


XI


Il enfourcha un palefroi et se rendit auprès du chevalier, escorté de trois sergents qui menaient un cheval en main. Lancelot étanchait le sang de ses plaies ; il reconnut le roi et se leva devant lui malgré ses blessures.

— Sire chevalier, montez sur ce destrier et soyez le bienvenu, dit le roi Baudemagu ; il est temps de vous reposer aujourd’hui. Jamais nul ne fut plus hardi que vous.

— Sire, répondit Lancelot, je suis ici pour suivre mon aventure et non pour me reposer à pareille heure. On m’a dit qu’il me faudrait combattre : si le champion est ici, qu’il vienne.

— Ami, je vois votre sang couler : avez-vous tant de hâte de batailler quand vous êtes blessé ? Attendez que vos plaies soient guéries ! Je vous donnerai de l’onguent des Trois Maries,