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LE CHÂTEAU AVENTUREUX

prud’homme qui vit bien sa simplicité. D’où viens-tu ?

— De la cour du roi Artus, qui m’a fait nouveau chevalier.

— Chevalier ? Mais ces armes, qui t’en fit don ?

— Le roi.

Et Perceval conta comment il les avait eues.

— Ha ! Et que sais-tu faire de ton destrier ? continua le prud’homme.

— Tout ! Je sais le faire courir aussi bien que mon petit cheval de chasse, que ma mère m’avait donné à la maison.

— Et vos armes, bel ami, savez-vous vous en servir ?

— Certes ! Je sais les mettre et les ôter ; et je les porte si aisément qu’elles ne me gênent pas du tout.

— Mais quel soin vous amène par ici ?

— Sire, ma mère m’a enseigné d’aller vers les prud’hommes où qu’ils fussent, et de croire tout ce qu’ils me diraient : quand je vous ai vu, je suis venu.

— Eh bien, bel ami, descendez !

L’un des deux valets prit le destrier, et l’autre désarma Perceval, de manière qu’il demeura vêtu de ses grossiers habits à la mode de Galles. Alors le prud’homme se fit chausser les éperons tranchants, monta sur le cheval, empoigna la lance. Puis il montra au damoisel comment on doit tenir l’écu par les poignées et s’en couvrir