bidet de Galles si vous voulez. Il est très bon et je n’en ai plus besoin.
— Grand merci ! fit le sénéchal en riant.
Là-dessus, il le recommanda à Dieu et retourna à la cour conter ce qu’il avait vu.
— Ha ! Keu, dit le roi, votre envieuse langue m’a fait perdre aujourd’hui un chevalier qui certes eût été bon ! Il se fera tuer par quelque vavasseur qui voudra lui prendre ses armes. Comment se défendrait-il ? Sans doute ne sait-il pas seulement tirer l’épée !
Mais le conte, à présent, revient à Perceval.
LII
Il alla tant sur son destrier qu’il arriva dans une vallée où coulait un fleuve plus courant que la Loire ; et là, sur un rocher, au bord de l’eau, s’élevait un fort château. Un prud’homme, vêtu d’une robe d’hermine, s’ébattait sur le pont-levis avec deux damoiseaux, tenant par contenance un bâtonnet à la main. Perceval vint à lui et le salua de son mieux.
— Sire, dit-il ensuite, ainsi m’enseigna ma mère.
— Dieu te bénisse, beau frère ! répondit le