lui amener. Elle était déjà sortie de la cité, lorsque les envoyés la joignirent et lui firent leur message.
— Seigneurs, dit-elle, bonne aventure ait le roi Claudas ! Je retournerais volontiers sur mes pas, mais j’ai tant à faire que je ne le puis. Je vous prie de ne pas vous en chagriner.
— Demoiselle, répondit l’un des messagers, vous n’irez pas plus loin, car le roi veut vous voir.
— Je reviendrai donc, mais ce n’est pas courtoisie, que de me contraindre de la sorte !
Lorsqu’elle entra dans la salle, suivie de son écuyer et de son nain, le roi Claudas se leva pour lui souhaiter la bienvenue ; puis il la fit asseoir à côté de lui et lui demanda qui elle était.
— Sire, dit-elle, je suis du royaume de Logres, pucelle de madame la reine Guenièvre, la femme du roi Artus.
— Alors, vous pourrez sans doute me donner des nouvelles d’un compagnon de la Table ronde, qui a nom Lancelot du Lac ?
— En nom Dieu, je le connais bien ! C’est le meilleur chevalier du monde.
— Son père fut l’un des prud’hommes de son temps ; ce serait merveille s’il n’était preux. Et ses deux cousins lui ressemblent-ils ?
— Sire, Lionel est un des plus vaillants hommes et nul ne passe Bohor en chevalerie, sauf Lancelot. Malheureusement, ils sont tous