Page:Boulenger - Romans de la table ronde III, 1922.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
COMPLAINTE DE LA DAME DU FAIEL


Il est en pèlerinage :
Dieu l’en laisse retourner !
Ah ! malgré tout mon lignage
Je ne veux chance trouver
De faire autre mariage.
Fol, qui m’en ose parler !

Quand ils crieront : « Outrée ! »
Dieu, aidez au pèlerin
Pour qui suis épouvantée :
Car félons sont Sarrasins !

J’ai l’âme toute dolente
Qu’il ne soit en ce pays,
Celui qui mon cœur tourmente
Je n’ai plus ni jeux ni ris.
Il est bel et je suis gente…
Dieu, dis pourquoi tu le fis ?
Si bonne était notre entente !
Pourquoi nous as départis ?

Quand ils crieront : « Outrée ! »
Dieu, aidez au pèlerin
Pour qui suis épouvantée :
Car félons sont Sarrasins !

Je veux rester en attente
Car j’ai son hommage pris.
Quand la douce brise vente,
Qui vient du lointain pays