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LE CHÂTEAU AVENTUREUX

Artus et remettre à la reine l’échiquier magique. Mais maintenant le conte se tait de lui pour un temps et devise d’Hector des Mares, son propre frère.


XXVII


Lorsqu’il eut quitté monseigneur Gauvain et ses compagnons, Hector chevaucha longtemps, fort chagrin de n’avoir pu joindre les tronçons de l’épée brisée et demandant partout des nouvelles de Lancelot. Un lundi matin, il rencontra une vieille demoiselle montée sur un maigre roussin, qui tenait un nain par ses longs cheveux et le forçait à courir à côté de son cheval. Et chaque fois que le petit homme criait à l’aide, la vieille le frappait cruellement.

— Dame, s’écria Hector, laissez-le !

— J’y consens pourvu que vous me donniez un baiser.

Mais il la vit si laide et si ridée que le cœur lui manqua.

— Ha, dame, demandez-moi autre chose !

— Certes, dit-elle, il faut que vous soyez un larron de grand chemin, car jamais un chevalier ne me refusa un tel don !

Et elle reprit son chemin, battant son nain de plus belle. Alors Hector se dit qu’il valait mieux