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LE CHÂTEAU AVENTUREUX

mon pouvoir. Et sachez bien, dit-il à la plus jeune, que je ne partirai point de ce pays sans être allé vous secourir.

— Venez, sire chevalier, reprit la vieille, car j’ai peur que ce truand n’emporte ma fille de force, avant que nous soyons arrivés. Hélas ! qui a mauvais voisin a mauvais matin !

Et tous deux montèrent sur leurs chevaux et parvinrent en peu de temps à un manoir qui se dressait au milieu d’un lac.


XIV


Dans la cour, ils virent un grand destrier qui attendait, attaché à un anneau.

— Ha, sire, voilà le cheval de ce déloyal ! Que ferai-je ?

— Acquittez votre promesse, dame. Mais il n’aura pas fait une demi-lieue qu’il me trouvera sur son chemin et, s’il ne veut rendre votre fille, je le combattrai jusqu’à ce que l’un de nous deux soit outré.

Ainsi en advint-il, et la bataille fut dure ; mais, quand ils en furent aux épées, ayant brisé leurs lances, Gaheriet jeta au chevalier un entre-deux qui lui coupa le poing ; puis, comme l’autre s’enfuyait, il le rattrapa et lui fendit la tête