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GUENIÈVRE ET GALEHAUT


XXX


Après le dîner, Galehaut retourna chez le roi Artus. Là, messire Gauvain, que ses blessures tenaient au lit, lui demanda qui avait fait la paix entre lui et le roi, et il répondit que c’était un chevalier.

— N’est-ce pas le chevalier aux armes noires ? demanda la reine.

— Oui.

— Et quel est son nom ?

— Dame, je ne sais.

— Comment ! fit le roi, vous ne le connaissez pas ? Il n’est point de ma terre, car il ne s’y trouve pas un preux dont je ne sache le nom. Et pour avoir la compagnie de celui-là, je donnerais la moitié de tout ce que je possède, hormis le corps de cette dame, dont je ne ferais part à personne.

— Moi, dit messire Gauvain, je voudrais être la plus belle demoiselle du monde pour que le chevalier aux armes noires m’aimât toute sa vie.

— Et vous, dame, demanda Galehaut à la reine, que donneriez-vous pour qu’un tel chevalier fût toujours à votre service ?