Page:Boulenger - Romans de la table ronde II, 1923.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
LA SOUMISSION DE GALEHAUT

dormit, tandis que trois sergents couchaient, pour l’honorer, dans les autres.

Au matin, il entendit la messe avec Galehaut, puis en revenant il lui rappela le don promis.

— Beau doux ami, dit le fils de la géante, vous ne me sauriez rien demander que je ne vous dusse octroyer.

— Sire, je vous requiers d’aller crier merci au roi Artus et de vous remettre en ses mains.

Galehaut fut bien ébahi ; mais il répondit :

— Las ! j’ai tant couru qu’il n’est plus temps de retourner !

Vêtu de sa meilleure robe, il se rendit à cheval, suivi de ses rois, de ses ducs et de ses comtes, vers la tente du roi Artus ; et, du plus loin qu’il vit le roi, il descendit, mit le genou en terre et joignit les mains :

— Sire, dit-il, je viens vous faire droit. Je me repens de vous avoir méfait et me remets à votre merci.

En entendant cela, le roi tendit de joie les bras vers le ciel, et s’empressa de faire lever Galehaut et de l’accoler. Après quoi, il n’est amitié que tous deux ne s’entrefirent, et, le soir, ils couchèrent dans la même tente.

Au matin, Galehaut revint à son pavillon pour avoir des nouvelles de son compagnon. Les sergents lui dirent que toute la nuit le