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LES AMOURS DE LANCELOT DU LAC

vous l’apprendre dès que cela me sera permis.

Ainsi fut-il convenu. Et lorsque le moment fut venu, la dame de Malehaut donna à Lancelot un cheval, avec un écu et des armes vermeilles. En cet équipage il se rendit à l’armée du roi Artus, qui n’était qu’à deux lieues galloises du Puy de Malehaut.


XXIV


Or, en arrivant, il vit les chevaliers des deux parts de la rivière, prêts à combattre, et il s’arrêta sur le bord du gué entre les deux armées. Il y avait là une loge que le roi Artus avait fait dresser pour que la reine, les dames et les demoiselles pussent voir le tournoi, et où le roi s’assit lui-même, car il avait été convenu que ni lui, ni Galehaut ne prendraient part à la bataille. Lancelot s’appuya sur sa lance et demeura, immobile sur son cheval, à contempler cette loge, comme celui qui s’est oublié lui-même.

Cependant le premier des rois conquis par Galehaut, celui qui lui avait rendu hommage le plus anciennement, s’était détaché de l’armée ennemie pour donner le premier coup de lance, et, l’écu devant la poitrine, il avançait vers le gué. À cette vue, les hérauts et les crieurs