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DÉPART DU BLANC DAMOISEL

— Par mon chef, vous n’êtes point chevalier, puisque le roi ne vous a pas ceint l’épée !

— Sire, répondit le damoisel, je n’en voudrais pas d’autre que la mienne, que mes écuyers ont emportée. Je les rattraperai aisément et je reviendrai aussi vite que mon cheval pourra courir.

Là-dessus, il sauta sur son cheval et partit à toute bride ; mais il ne revint pas, car il espérait bien qu’il serait chevalier d’une autre main que celle du roi. Et messire Yvain, après l’avoir vainement attendu, s’en fut conter au palais comment le valet l’avait trompé. Messire Gauvain dit que c’était peut-être un très haut homme et qui s’était dépité parce que le roi ne lui avait pas ceint l’épée avant les autres, ce que la reine et beaucoup de chevaliers crurent possible. Mais le conte retourne maintenant au blanc damoisel qui chemine avec ses gens.


VII


Ses écuyers portaient sa lance, son écu et son heaume, et l’un menait en laisse son destrier, tandis que l’autre chassait devant lui les deux sommiers. Le damoisel chevauchait à leur suite,