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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

âmes sont devant Notre Seigneur Jésus-Christ. Et, si vous m’en croyez, vous demeurerez ici, car vos plaies ont grand besoin de médecin. Ne vous exposez pas au danger de la forêt voisine, ou vous y périrez.

Mais Galessin répondit qu’il ne renoncerait pas à sa quête, car mieux vaut mourir avec honneur que vivre avec honte. Et, le lendemain, il repartit en compagnie de l’écuyer.


XL


Ils chevauchèrent tant qu’ils arrivèrent à une chapelle appelée la chapelle Morgane, d’où partaient deux routes.

— Sire duc, dit le valet, m’est avis que nous prenions la voie de droite, car l’autre mène au Val d’où nul ne revient. Vous feriez comme fol, si vous vous engagiez par là.

— Me veux-tu ôter ce que je vais quérant ? Celui-là n’est pas un chevalier, mais un marchand, qui laisse les voies dangereuses pour les sûres, et jamais les aventures ne seraient achevées, si les chevaliers errants faisaient ce que tu souhaites que je fasse.

— Vous irez où vous voudrez, répliqua le valet, mais je ne vous suivrai point. Je vous