grands, forts et vites à merveille, faisaient assaut ensemble avec une habileté surprenante, armés de chapeaux de fer, de solides et légers boucliers, tout ronds, en cuir bouilli, et de bâtons à bouts d’acier tranchant et aigu.
— Il vous faut vaincre ces quatre escrimeurs, dit l’écuyer, ou bien passer votre chemin.
— Ce ne sont là que des vilains : ils ne dureront pas contre moi, s’il plaît à Dieu.
Et, dégainant son épée, Galessin entra dans le verger.
À peine fut-il au milieu, les quatre escrimeurs, dont l’un était le père et les autres les trois fils, lui coururent sus et le frappèrent si bien qu’il sentit du premier coup les pointes d’acier à travers ses armes. S’étant adossé au mur pour n’être pas tourné, il commence de se défendre et de riposter aussi adroitement qu’il peut ; mais toujours à ses coups les habiles sergents opposent leurs écus. Pourtant il taille si fort que les boucliers finissent par tomber en pièces ; puis, d’un tranchant heureux, il coupe le bras gauche de l’un de ses ennemis. C’était le père ; à le voir ainsi, ses trois fils ont grand deuil et grande honte : ils redoublent de hardiesse, mais l’un d’eux a bientôt la tête fendue, l’autre l’épaule ouverte, en sorte que le troisième se jette à genoux et crie merci. Aussitôt une grosse cloche sonne, la porte du clos