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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

assez à faire d’un chevalier. Il prétend être plus vaillant que tout le monde !

— Ne vous souciez de cela, sire Keu, reprit Lancelot. Quand j’aurai fait ma bataille contre trois, vous ne voudrez être le quatrième pour toute la terre du roi Artus.

— Lancelot, dit le roi, il est vrai que vos prouesses sont connues, mais vous avez entrepris une bien grande chose en prétendant fausser mon jugement ; jamais chevalier ne l’a osé. Et vous tentez follement. À Dieu ne plaise que je laisse faire en ma cour un combat si inégal !

— Sire, s’écria Galehaut, ce n’est pas droit, en effet ! Jamais au royaume de Logres bataille d’un contre trois n’a été acceptée.

Mais Lancelot lui-même jura qu’il combattrait ainsi. Les barons de Carmélide étaient cruellement offensés de le voir fausser leur jugement, comme de son dédain pour leurs meilleurs champions. Si bien que le roi dut recevoir les gages que les deux parties lui remirent à genoux.


XXXIII


Le lendemain, Lancelot eut assez de hauts hommes pour l’armer, car Galehaut et tous les