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INQUIÉTUDE DES BRETONS

qu’il assistât lui-même au parlement, il se leva et alla avec eux.


XXXII


Les Bretons, cependant, qui étaient restés dans la salle, se demandaient tristement ce qu’ils feraient si leur dame était condamnée à mort.

— Je quitterai pour toujours la maison du roi mon oncle, dit messire Gauvain, et je m’exilerai en pays étranger.

Messire Yvain et Keu le sénéchal s’écrièrent qu’ils feraient tout de même.

— Quant à moi, dit Galehaut, je perdrais mon corps et ma terre plutôt que de laisser mourir madame la reine. Toutefois, il convient de mener l’affaire bellement : priez donc monseigneur le roi, sitôt qu’il reviendra du jugement, de lui accorder la vie ; et s’il ne veut, prenez congé et retirez-vous dans vos châteaux : vous verrez ensuite comment je travaillerai.

Il parlait ainsi parce qu’il avait eu nouvelles de l’arrivée du roi des Cent chevaliers, qu’il avait mandé avec une grande armée et qui n’était plus qu’à deux lieues de la ville.