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LA REINE ACCUSÉE

Et Dodinel cracha à terre de mépris ; puis se tournant vers le roi :

— Sire, il faudrait l’opposer à Do de Carduel qui n’est pas trop jeune : il était déjà renommé avant que votre père fût encore chevalier !

Tous se mirent à rire. Mais le roi releva Bertolai par la main.

— Demoiselle, dit-il, je ne veux pas décider d’une si haute chose sans conseil et sans assembler mon baronnage. Dites à votre dame que je l’ajourne à la Chandeleur et qu’elle vienne à Bedingran, dans la marche d’Irlande et de Carmélide, ce jour-là, car j’entends que la chose soit jugée par mes barons et ceux de Carmélide ensemble. Mais qu’elle garde d’avancer rien qu’elle ne puisse prouver, car, par ce Dieu de qui je tiens mon sceptre, celle des deux qui sera reconnue coupable, j’en tirerai une vengeance dont il sera parlé à toujours ! Et vous, dame, fit-il à la reine, soyez ce jour-là prête à vous défendre.

— Sire, j’attends le jugement de votre cour. Dieu m’y donne d’honneur pour autant que je suis innocente !