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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

était arrivé et comment elle avait oublié de remercier le bon chevalier qui lui avait rendu si grand service. Le roi lui demanda d’en décrire les contenances et l’aspect, et dès qu’elle l’eut fait, il lui dit :

— M’est avis que c’est mon neveu Gauvain.

— Dieu m’aide ! s’écria la dame. En ce cas, je suis honnie !

Et elle supplia la reine d’obtenir de la nièce de Groadain qu’elle permît à Hector de partir en quête de monseigneur Gauvain.

— Dame, ne craignez rien, fit la reine, je saurai bien la contraindre. Avertissez-la seulement que je vous ai fort priée de demeurer ici et ne m’accordez nul don qu’elle ne m’en ait octroyé un.

Ainsi fut fait. Le lendemain, devant toute la cour, la reine invita la dame de Roestoc à prolonger son séjour ; mais elle répondit que c’était impossible. Alors la reine prit à part la nièce de Groadain.

— Belle amie, savez-vous ce que je ferai ? Je demanderai à votre cousine de m’octroyer un don : elle croira que c’est pour l’obliger à demeurer, mais je lui requerrai le pardon de votre oncle le nain.

— Ha ! dame, fit la pucelle, comme vous êtes avisée !

Là-dessus, toutes deux s’approchèrent de la dame de Roestoc, que la reine pria de lui accorder un don.