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MERLIN L’ENCHANTEUR

qu’il m’a envoyés, je n’en ai accepté aucun, hormis cette coupe que vous m’avez fait prendre. Je vous prie et requiers comme mon seigneur de me ramener à Tintagel.

En entendant cela, le duc irrité manda sur-le-champ à ses chevaliers de se préparer sans bruit et de quitter la ville dans la nuit même, quitte à laisser tout leur bagage, qui les suivrait le lendemain.


VIII


Au matin, le roi apprit le départ d’Ygerne à grand chagrin. Il réunit ses barons en conseil et se plaignit amèrement de l’insulte que lui faisait son vassal. Il fut décidé qu’on enverrait au duc deux prud’hommes chargés de lui remontrer son insolence et de l’inviter à revenir à la cour. Mais le duc s’y refusa, disant seulement que le roi lui avait forfait. Aussitôt Uter Pendragon requit ses barons de l’aider à venger son honneur et à punir la folie de son homme lige. De son côté, le duc avait révélé aux siens la honte que le roi voulait lui infliger, et ils étaient venus s’enfermer avec leur seigneur dans le plus fort de ses châteaux. La place était si bien défendue, qu’Uter Pendragon ne put s’en emparer d’assaut. D’ailleurs, il apprit