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MERLIN L’ENCHANTEUR

— Mais tout le monde s’apercevra que vous portez ce couteau ! Laissez-le moi prendre : je le cacherai mieux que vous.

— Jurez donc que vous me le baillerez à l’instant que je vous le demanderai.

— Voire, si vous me jurez que vous n’en ferez rien qui me chagrine.

— Je ne ferai nulle chose dont je puisse être blâmé.

— Ce n’est pas ce que je dis.

— Beau maître, gardez donc le couteau pour vous-même, car vous pourriez en avoir besoin.


XIII


Les deux enfants montés sur leurs palefrois, leurs maîtres en croupe, s’en furent au palais en grand cortège. Le menu peuple sortait à leur passage pour les voir et priait pour le salut de ses droits seigneurs. Au palais, il ne manqua point de gens pour les aider à descendre. Et quand ils entrèrent dans la salle, tous deux beaux et tels que doivent être des gentilshommes de haut parage, la tête haute, le regard fier et la main dans la main, beaucoup de chevaliers du royaume de Gannes, qui avaient appartenu à leur