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MERLIN L’ENCHANTEUR

— Oui.

— Alors, prenez tout. Ma venaison ne saurait être mieux employée qu’aux noces de la fille d’un chevalier.

Le vavasseur troussa le chevreuil en croupe et invita l’enfant à venir souper et s’héberger chez lui. Mais Lancelot répondit que ses compagnons n’étaient pas loin. Et le vavasseur le quitta après l’avoir recommandé à Dieu.

Tout en s’éloignant, il ne pouvait s’empêcher de se demander quel était ce beau damoisel dont la ressemblance avec le roi de Benoïc l’avait frappé. N’y tenant plus, il revint sur ses pas à grande allure de son palefroi, et n’eut point de peine à rejoindre Lancelot qui allait à pied.

— Beau doux enfant, ne me pouvez-vous dire qui vous êtes ? Vous ressemblez bien fort à un mien seigneur, le plus prud’homme qui fût.

— Et quel était ce prud’homme à qui je ressemble ?

— Le roi Ban de Benoïc. Tout ce pays était à lui, et il en fut déshérité à tort par le roi Claudas de la Terre Déserte. Son fils a disparu. Si c’est vous, pour Dieu faites-le moi savoir ! Je vous garderai et défendrai mieux que moi-même.

— Fils de roi, je ne crois pas l’être, fit Lancelot, bien qu’on m’appelle parfois ainsi.

— Ami, qui que vous soyez, vous sortez d’un beau lignage. Voici deux des meilleurs lévriers