plumes, d’après mon exemple, répandent leur poésie sous ton patronage.
Tes yeux, qui ont appris à un muet à chanter jusqu’au ciel et à la lourde ignorance à voler dans les airs, ont ajouté des plumes à l’aile de la science et donné au talent une double majesté.
Toutefois sois fier surtout de mon œuvre, car elle est due à ton influence et née de toi. Dans les travaux des autres, tu ne fais qu’améliorer le style.
Et embellir leur art de tes grâces suaves. Mais tu es tout mon art à moi et tu grandis jusqu’à la science mon ignorance grossière.
Franchement, pensez-vous que celui qui a écrit ces vers ne peut absolument pas avoir été un « universitaire pourvu d’un précepteur lettré dans sa jeunesse » ? Et ne pensez-vous pas enfin que Mme la comtesse de Chambrun va un peu loin aussi quand elle s’étonne que William Stanley ait cessé d’écrire « juste au moment où William Shakespeare cessait de vivre » ? Ah ! ce serait surprenant en effet !… Mais c’est purement et simplement inexact. Que Mme de Chambrun veuille bien ouvrir une biographie de Shakespeare, n’importe laquelle : elle y trouvera, à côté du texte de Jonson et des sonnets qu’elle nous… révèle, que Shakespeare posa sa plume et renonça pour toujours à la littérature un bon nombre d’années avant sa propre mort, si bien qu’il est assez difficile de déterminer si c’est Stanley qui cessa d’écrire en même temps que Shakespeare, ou Shakespeare en même temps que Stanley, réellement… Et, quand on est forcé d’admettre que l’auteur de la Tempête a pu quitter en 1611 son génie de poète comme on aban-