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RÉPONSE À DES OBJECTIONS.

et Heywood. Les éditeurs qui réunirent pour la première fois ses œuvres en 1623 s’excusent presque de réimprimer « ces bagatelles », et ils tirèrent leur volume à 250 exemplaires, croit-on. On lit, en marge de celui que conserve notre Bibliothèque nationale, les jugements qu’y inscrivit un des premiers lecteurs : il déclare beaucoup de pièces « indifférentes » ; celle des Joyeuses commères « bonne » ; le Songe et la Mégère apprivoisée sont « assez bonnes » ; la Tempête « meilleure dans Dryden »… Quand on songe à cela, on conçoit mieux que le comte de Derby ait pu ne pas revendiquer son œuvre.



Il y a plaisir à répondre à M. André Beaunier. Il est sévère, trop sévère pour le livre, mais il en discute avec attention, tout au moins partiellement, l’argumentation. Mme la comtesse de Chantbrun, née Longworth, qui n’est pas moins sévère, la dédaigne, et cela fait une grande différence[1].

Non que l’on doive dédaigner le dédain de Mme de Chambrun : cette dame a composé jadis des études sur Shakespeare. En sorte que l’on pourrait lire avec intérêt les raisons qu’elle aurait à opposer à celles de M. Lefranc. Malheureusement, si elle connaît bien Shakespeare, tout donne à penser qu’elle connaît mal M. Lefranc ou plutôt son livre, et, comme justement elle entreprend de le contredire, cela ne

  1. Voir ses articles dans la Revue, 1er-15 février 1919 ; l’Opinion, 15 janvier 1919, et le Journal des Débats du 24 février 1919.