sans de William Stanley. Quant au témoignage de Robert Greene, il n’y a pas de doute : il établit que William Shakespeare était au moins capable de « gonfler un vers blanc ». Et, quand M. Célestin Demblon prétend démontrer que Shakespeare ne savait pas écrire, je trouve cela d’une fantaisie exagérée, puisque M. Célestin Demblon donne lui-même la preuve du contraire… J’admets volontiers que William Shakespeare a pu adapter, mettre au point pour la scène les pièces de Stanley dont certaines étaient injouables. Il me semble seulement qu’il ne savait pas ce qu’il fallait savoir et qu’il n’était pas ce qu’il fallait être pour les écrire.
Remarquez d’ailleurs qu’il ne nous est pas nécessaire, à nous, de prouver que Shakespeare ne peut absolument pas être l’auteur de l’œuvre qui lui est attribuée. Si nous montrons seulement qu’il y a quelque doute, c’est assez. Les orthodoxes de la foi shakespearienne ne peuvent pas admettre le moindre doute. Mais nous ne sommes que des hérétiques : un peut-être suffit pour justifier nos recherches.
… Et nous voilà arrivés aux deux tiers de l’article de M. André Beaunier et nous n’avons pas vu la moitié du premier volume de M. Lefranc : comme impatienté, le critique passe à toute allure sur le reste de l’ouvrage. Ah ! certes, il n’est pas tenu d’en examiner un à un les arguments : il y faudrait trop de place ; mais j’aurais aimé de savoir ce qu’il peut répondre à quelques-uns d’entre eux qui me paraissent bons et ingénieux, comme les identifications de Peines d’amour perdues, qui dénotent que l’auteur avait une