Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prenti séducteur s’exerce là encore à juger avec précision ses futures victimes. Vous entendez dire vers minuit qu’une telle a deux chevaux à sa voiture depuis hier, qu’un financier l’a prise à son caprice et qu’on travaille beaucoup pour elle chez Callot. Voilà une femme qui embellit aussitôt, c’est une valeur en hausse ; envoyez-lui des fleurs, faites une visite, le moindre salut vous rapportera beaucoup d’estime et d’honneur. Vous savez au contraire que celle-ci a mis ses bijoux et ses fourrures au clou : mauvaise affaire, vendez, vendez… Je veux dire, ne saluez même plus la pauvre fille, son affection vous perdrait. Comment peut-on croire qu’un jeune homme se mariera bien et saura trouver à propos la bonne situation, s’il n’a déjà éprouvé ses talents sur le