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le plus pieux respect au souvenir de cet arrière-grand-oncle qu’on lui avait appris dès l’enfance à révérer. Et l’abbé ne voulait voir dans l’illustre Anselme que le gentilhomme aimable et lettré, non l’effronté ni le roué, que le poète fécond, et non le cadet qui n’eût jamais de patrimoine et vécut bien, jamais de domicile et dormit au chaud, jamais de cave ni de cuisinier, et qui cependant tint table ouverte, et traita les plus fins soupeurs avec les meilleurs gazetiers du temps.

C’était d’ailleurs le profond émoi que lui causait son départ qui poussait l’abbé Marigot à sermonner ainsi ses élèves, d’une manière un peu profane peut-être, mais avec plus de chaleur et de persuasion que de coutume. « Quand vous serez au régiment, ajouta-t-il d’une