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seule Elena eût le droit de toucher à l’abricot sacré, puisque seule elle avait le geste assez délicat, et des doigts légers à ne pouvoir gâter la chair la plus sensible. Et miss Elena se sentait infiniment flattée qu’on ne lui confiât jamais ainsi que des besognes de princesse.

Un soir pourtant, son père lui dit :

— Il faut pourtant que vous vous décidiez, Elena. Ned vient encore de me parler pour vous. Il vous aime, ce garçon, ma fille, et il est honorable et riche.

— Voulez-vous me faire mourir, papa ?

— Non, mais je voudrais une réponse, voyez-vous.

Et là-dessus Elena, outrée, monte dans sa chambre sans dîner. C’était par un beau crépuscule de juillet, propice