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ce jour-là, que nous avions devant nous une bête de forêt, une bête fauve ou rousse. Et c’est en débuchant près du marais de Kiswet que j’ai relevé clairement sur le sol humide les traces de mon animal de chasse. Bonne Vierge ! l’extraordinaire, l’unique, le diabolique volcelest ! Je vivrais mille ans que j’apercevrais sans cesse devant mes yeux l’empreinte de ce pied-là ! C’était un sabot, un sabot de cheval en effet, mais non ferré, et d’une netteté, d’une pureté prodigieuse, comme l’eût été celui d’un étalon qui n’eût jamais porté le moindre poids, ni accompli le moindre travail. Ma foi ! quand j’eus bien constaté cela, je me remis passionnément en selle, et, loin d’essayer encore d’arrêter la meute, comme c’était mon devoir, je la pressai, au contraire,